Mi-temps thérapeutique : un dispositif efficace pour reprendre le travail

Publié le 12/09/2025                          Mise à jour le 12/09/2025

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Article écrit par Pauline De Marcos, Content Manager pour le Groupe Octime

La reprise du travail après un problème de santé — qu’il s’agisse d’un arrêt maladie, d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle — peut être complexe, autant pour l’employé que pour l’employeur. Le mi-temps thérapeutique permet une réintégration progressive, conciliant activité professionnelle et poursuite du rétablissement. Quelles sont les conditions d’accès, quels avantages offre ce dispositif, et de quelle manière les outils de gestion des temps facilitent-ils son suivi ? Cet article vous apporte un éclairage complet.

Qu’est-ce que le mi-temps thérapeutique ?

Un dispositif encadré pour une reprise progressive

Le mi-temps thérapeutique, aussi appelé temps partiel pour motif thérapeutique (TPT), est un aménagement temporaire du temps de travail permettant à un employé, après notamment un arrêt maladie (qu’il s’agisse d’une affection physique ou psychologique), de reprendre son poste de manière progressive. L’objectif est double : faciliter la réinsertion professionnelle tout en évitant une reprise trop brutale qui pourrait compromettre la convalescence.

Ce dispositif, principalement encadré par le Code du travail, s’applique aussi bien aux fonctionnaires qu’aux salariés du privé, y compris les personnes en contrat d’alternance, et peut concerner également des personnes atteintes de maladie longue ou chronique sans arrêt de travail préalable selon la situation médicale et la prescription du médecin.

Une mise en place qui repose sur la concertation

Le succès d’un mi-temps thérapeutique repose avant tout sur un dialogue constant et une coopération de tous les acteurs concernés. Ce dispositif ne se résume pas à réduire le temps de travail : il implique un accompagnement individualisé et un suivi attentif.

Les parties prenantes sont :

  • L’employé, qui doit communiquer sur ses capacités, ses contraintes et ses besoins pour éviter toute surcharge ou pression inutile ;
  • Le médecin du travail, qui veille à ce que l’état de santé soit compatible avec les conditions de reprise, pouvant recommander, si besoin, un aménagement du poste ou des missions ;
  • L’employeur, qui facilite le retour du collaborateur, adapte la charge de travail et les plannings en fonction des besoins identifiés ;
  • L’Assurance Maladie, qui examine et suit le dossier médical et administratif, tout en veillant à la préservation des droits du salarié.

Côté entreprise, la gestion du planning et des absences devient un enjeu central. Selon la taille de l’équipe, il peut être nécessaire de redistribuer certaines missions, ajuster les horaires collectifs, ou encore prévoir un renfort temporaire pour compenser les heures manquantes. Ce travail de coordination est essentiel pour maintenir la performance de l’équipe tout en respectant le rythme de reprise du salarié.

Comment faire une demande de mi-temps thérapeutique ?

La mise en place d’un mi-temps thérapeutique suit un enchaînement précis, encadré à la fois sur les plans médical, administratif et organisationnel. 

La demande initiale

La démarche commence par une consultation avec le médecin traitant ou un médecin spécialiste. Celui-ci évalue la capacité de reprise du salarié en tenant compte de sa rééducation, de sa maladie et des contraintes liées à son poste. Il détermine la durée hebdomadaire de travail possible, qui correspond à un pourcentage du temps plein habituel (par exemple 50 %). L’aménagement peut également prendre d’autres formes, comme trois jours travaillés sur cinq ou des journées raccourcies : l’important est que le volume d’heures reste compatible avec la capacité de travail réelle du salarié.

L’employé transmet ensuite les volets 1 et 2 de la prescription à la CPAM et le volet 3 à son employeur. Ce dernier peut refuser la demande si l’aménagement du poste ou du temps de travail n’est pas compatible avec l’activité de l’entreprise, mais il doit alors motiver sa décision. Le refus doit reposer sur des contraintes d’organisation du service liées au nombre d’heures travaillées. Dans ce cas, le salarié peut, si son état de santé le justifie, demander à son médecin une prolongation de son arrêt maladie.

Le suivi et l’organisation du dispositif

Une fois que l’employé a transmis sa demande à la CPAM, le médecin-conseil examine la prescription établie par le médecin traitant et décide d’autoriser ou non l’indemnisation du temps partiel thérapeutique. Il est en effet le seul compétent pour ouvrir les droits aux indemnités journalières. Toutefois, la mise en place effective du dispositif ne dépend pas uniquement de lui : le médecin traitant initie la demande et le médecin du travail doit valider que la reprise en temps partiel est compatible avec le poste et les conditions de travail du salarié.

En cas d’acceptation, l’employeur doit organiser une visite médicale de reprise avec le médecin du travail. Cette visite a pour but de vérifier que le poste proposé est compatible avec l’état de santé du salarié. Si le médecin du travail juge le poste incompatible, il peut prononcer un avis d’inaptitude. Dans ce cas, l’employeur doit engager une procédure de reclassement pour le salarié concerné.

Le retour au temps plein

À la fin de la période de mi-temps thérapeutique, une nouvelle visite avec le médecin du travail permet de confirmer si le salarié peut reprendre à temps plein. Si c’est le cas, il réintègre son poste dans les conditions prévues par son contrat initial ou par un avenant. Si la reprise complète n’est pas encore possible, le mi-temps thérapeutique peut être prolongé, dans la limite des durées autorisées, ou remplacé par une autre mesure d’adaptation, voire par une procédure de reconnaissance d’invalidité selon la situation médicale.

Durée du travail et indemnisation

Une durée variable et adaptable

La durée du mi-temps thérapeutique n’est pas fixe. Dans le secteur privé, elle peut durer jusqu’à 6 mois, renouvelable une fois, tandis que dans la fonction publique, elle est de 3 mois renouvelables 3 fois.

La durée totale est donc généralement limitée à un an, mais peut être prolongée dans certains cas particuliers (affections de longue durée, pathologies chroniques, suites d’accident grave).

Pendant toute la période, le salarié est suivi médicalement, et un bilan est réalisé à chaque échéance pour décider :

  • De poursuivre le mi-temps thérapeutique,
  • De revenir à temps plein,
  • Ou, si nécessaire, de reprendre un arrêt maladie complet.

Rémunération

Le salaire versé par l’employeur est proportionnel au temps de travail effectué. Pour compenser la perte de revenus liée à la réduction du temps de travail, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) peut verser des indemnités journalières complémentaires.

Le calcul de la rémunération prend en compte plusieurs facteurs :

  • Le salaire de référence avant l’arrêt maladie, servant de base pour le calcul des indemnités ;
  • La quotité de travail réellement effectuée (par exemple 50 %, 70 % ou 80 %) ;
  • Le maintien ou non de certaines primes, qui peut dépendre de la politique de l’entreprise ou de la nature des primes (fixes, variables, liées à la présence, etc.).

En complément, certains accords d’entreprise ou conventions collectives peuvent prévoir des dispositions spécifiques pour le maintien du salaire ou des avantages complémentaires pendant cette phase. Il est donc important de bien se renseigner auprès des ressources humaines.

Des outils pour piloter le mi-temps thérapeutique

Dans ce contexte, disposer d’un logiciel de gestion des temps et des plannings tel qu’OCTIME constitue un véritable levier d’efficacité. Ces solutions numériques offrent une vision claire et en temps réel de l’organisation des équipes et des services tout en simplifiant les démarches administratives. 

Elles permettent de suivre avec précision les temps de présence et d’absence de l’employé en mi-temps thérapeutique, d’adapter rapidement les plannings en fonction des jours ou horaires autorisés par la prescription médicale, et d’anticiper les remplacements ou réaffectations nécessaires au sein de l’équipe. 

Elles contribuent à assurer également une traçabilité complète des périodes de mi-temps thérapeutique, ce qui facilite la communication avec l’Assurance Maladie et la préparation des bulletins de paie. 

Une solution gagnant-gagnant ?

Quels sont les avantages du mi-temps thérapeutique pour les salariés ?

Le principal atout du mi-temps thérapeutique pour le collaborateur réside dans la possibilité de retrouver progressivement un rythme professionnel, après une période parfois longue d’arrêt maladie. 

Ses bénéfices sont multiples :

  • Préserver la santé, en respectant les limites physiques ou psychologiques fixées par le corps médical ;
  • Réduire le risque de rechute, particulièrement dans les cas de burn-out, de troubles musculosquelettiques ou de pathologies chroniques ;
  • Maintenir le lien social et professionnel : rester connecté à son équipe, à ses missions et à la vie de l’entreprise favorise la motivation et le moral ;
  • Conserver une dynamique d’emploi, limitant ainsi les risques d’isolement ou de marginalisation professionnelle.

En favorisant une reprise progressive et encadrée, le mi-temps thérapeutique devient un outil clé pour une réinsertion durable et sécurisée dans l’emploi.

Pour l’employeur : fidéliser et sécuriser les ressources

Le mi-temps thérapeutique bénéficie à la fois à l’employé, en facilitant sa reprise progressive, et à l’entreprise, en représentant un levier pour préserver les compétences et soutenir la continuité de l’activité.

D’un point de vue managérial et RH, il permet de :

  • Réduire la durée des arrêts complets, en rendant possible un retour anticipé, même partiel, du salarié ;
  • Préserver les compétences clés, en maintenant dans l’entreprise l’expertise d’un collaborateur expérimenté ;
  • Valoriser la politique sociale : proposer ce type d’aménagement renforce l’image d’une entreprise attentive, responsable et engagée dans la qualité de vie au travail ;
  • Limiter le coût global de l’absentéisme, en amortissant les impacts organisationnels et financiers d’une absence prolongée.

Le mi-temps thérapeutique est un dispositif qui répond à un double enjeu : protéger la santé des collaborateurs tout en assurant la continuité de l’activité. Lorsqu’il est bien encadré, bien accompagné et correctement géré, il peut devenir une véritable stratégie de maintien dans l’emploi. Au-delà de l’aspect médical, ce dispositif s’inscrit aussi dans une évolution des pratiques managériales, qui tendent à accorder une attention au bien-être, à l’équilibre et à la personnalisation des parcours professionnels.

Les informations contenues dans cet article sont fournies uniquement à titre informatif et ne constituent pas un avis juridique. Bien que nous nous efforcions de vous fournir des informations exactes et à jour, nous ne garantissons pas l'exactitude ou l'exhaustivité des informations présentées. Pour des conseils personnalisés et adaptés à votre situation spécifique, nous vous recommandons de consulter un professionnel qualifié (avocat, juriste, consultant RH…).