Qu’est-ce que le congé de fractionnement et comment en bénéficier ?

Publié le 10/10/2025                          Mis à jour le 10/10/2025

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Article écrit par Pauline De Marcos, Content Manager pour le Groupe Octime

Si vos collaborateurs n’utilisent pas l’intégralité de leur congé principal pendant la période légale, ils peuvent bénéficier de congés supplémentaires, appelés congés de fractionnement, prévus par le Code du travail. Avantage pour les collaborateurs, obligation pour les employeurs : sa gestion doit être rigoureuse. Les outils de gestion des temps facilitent ce suivi en identifiant automatiquement les droits ouverts. Dans cet article, nous faisons le point sur tout ce qu’il faut savoir pour comprendre et gérer efficacement les jours de fractionnement. 

Définition du congé de fractionnement

Principe et origine

Le congé de fractionnement, ou jour de fractionnement, est un dispositif prévu par le Code du travail afin d’encourager la prise des congés payés dans une période donnée, dite « période légale », tout en offrant une certaine souplesse aux salariés. Concrètement, il s’applique lorsque le salarié ne prend pas l’intégralité de ses congés annuels principaux pendant cette période légale. Il conserve ainsi une partie de ses congés pour une autre période de l’année. En compensation de ce fractionnement, le salarié bénéficie d’un ou plusieurs jours de congé supplémentaires dits « jours de fractionnement ».

Ce mécanisme a été instauré pour inciter les salariés à poser une partie de leurs congés durant la période favorable, souvent associée aux saisons plus clémentes, tout en ne pénalisant pas ceux qui doivent les fractionner pour des raisons personnelles ou professionnelles. Il vise également à encourager une prise de congés échelonnée, afin d’éviter que l’ensemble du personnel s’absente simultanément pendant la période estivale. Le congé de fractionnement offre ainsi aux entreprises une meilleure gestion des absences et de la continuité d’activité, tout en garantissant aux collaborateurs leurs droits au repos. Ce dispositif peut contribuer à maintenir un équilibre entre les besoins organisationnels et les attentes individuelles, en favorisant une répartition plus homogène des congés sur l’année et en limitant les risques de surcharge de travail lors des pics d’activité.

La période légale de congés

 En France, la législation prévoit une période légale pour la prise des congés payés, généralement fixée entre le 1er mai et le 31 octobre, sauf accord collectif ou usage différent au sein de l’entreprise. C’est durant cette fenêtre que le salarié doit prendre son « congé principal », qui correspond à une période continue d’au moins 12 jours ouvrables (soit généralement deux semaines).Le respect de cette période vise à garantir un équilibre entre les besoins des entreprises et les attentes des salariés pour bénéficier d’une vraie coupure annuelle. Cependant, tous les congés ne sont pas toujours pris sur cette période. Lorsque le salarié décide ou est contraint de poser une partie de ses congés hors de cette période légale (en fin ou début d’année par exemple), le mécanisme de fractionnement peut s’enclencher. Il permet ainsi de reconnaître cette prise échelonnée par l’octroi de jours supplémentaires, comme une forme de compensation.

Différence avec un congé classique

Le congé de fractionnement se distingue d’un congé payé classique par son origine et sa finalité. Alors que les congés payés classiques constituent un droit fondamental accordé chaque année aux salariés pour leur permettre de se reposer, les jours de fractionnement sont des jours supplémentaires obtenus uniquement lorsque le salarié ne prend pas la totalité de son congé principal durant la période légale. Autrement dit, il ne s’agit pas de jours de congés acquis automatiquement, mais d’un avantage compensatoire lié à l’organisation des absences. Là où le congé classique est prévu pour assurer le repos annuel, le congé de fractionnement répond avant tout à un besoin d’équilibre entre la gestion des plannings de l’entreprise et le respect des droits des salariés.

Quelles sont les conditions pour bénéficier d’un congé de fractionnement ?

Le nombre de jours de congés à prendre

Pour pouvoir bénéficier des jours supplémentaires liés au congé de fractionnement, le salarié doit respecter plusieurs conditions précises :

  • Prendre un congé principal d’au moins 12 jours ouvrables consécutifs : cette période doit obligatoirement être posée entre le 1er mai et le 31 octobre, conformément à la réglementation en vigueur. Elle constitue la base des congés payés annuels et garantit au salarié un repos continu suffisant.

  • Reporter une partie de ses congés en dehors de cette période légale : les jours de congés restants doivent être pris soit avant le 1er mai, soit après le 31 octobre, ou encore à un autre moment situé hors de la période réglementaire. De plus, pour qu’un salarié soit éligible au fractionnement, il doit disposer d’au moins 3 jours de congé non pris à l’issue de la période légale. C’est ce report qui crée la situation de "fractionnement".

Le respect de ces deux critères est indispensable : ce n’est que si le congé principal est correctement pris et qu’une partie des congés est décalée en dehors de la période de référence que le salarié ouvre droit aux jours de fractionnement. Ces jours supplémentaires viennent ainsi compenser la contrainte de ne pas pouvoir poser l’ensemble de ses congés pendant la période estivale.

Combien de jours de fractionnement peut-on obtenir ?

Selon le Code du travail et les usages en vigueur, le nombre de jours de congés supplémentaires accordés dépend du nombre de jour pris en dehors de la période légale :

  • Si le salarié prend au moins 6 jours ouvrables hors période légale, il bénéficie de 2 jours supplémentaires de congé.

  • Si la prise hors période légale est comprise entre 3 et 5 jours ouvrables, un jour supplémentaire lui est accordé.

Ces jours de fractionnement viennent s’ajouter au solde habituel de congés payés du salarié, augmentant ainsi la durée totale de ses congés.

Les exceptions et limites

Il convient toutefois de noter que ces règles peuvent être aménagées ou modifiées par des accords collectifs, des conventions d’entreprise ou des accords spécifiques entre employeur et salariés. Certaines entreprises peuvent prévoir des conditions plus favorables, ou au contraire exclure le droit au fractionnement.

Par ailleurs, le salarié et l’employeur peuvent, d’un commun accord écrit, décider de renoncer à ces jours supplémentaires, notamment pour des raisons d’organisation interne. Il est donc essentiel de bien vérifier les dispositions propres à son entreprise ou à sa branche professionnelle, en plus des règles générales fixées par le Code du travail.

Comment demander un congé de fractionnement à son employeur ?

Anticiper et planifier ses congés

La gestion des congés, et plus particulièrement des jours de fractionnement, nécessite une anticipation rigoureuse. Pour que la prise de congés hors période légale ne perturbe pas l’activité de l’entreprise, le salarié doit soumettre sa demande suffisamment à l’avance. Cette anticipation permet à l’employeur d’organiser au mieux le planning des équipes, d’assurer la continuité du service, et d’éviter tout conflit de calendrier entre collaborateurs.

Planifier ses congés en concertation avec sa hiérarchie facilite donc la validation, sécurise la bonne application du fractionnement et garantit que les jours supplémentaires pourront être accordés dans le respect de la loi et, le cas échéant, de la convention collective.

L’accord de l’employeur

Comme pour toute demande de congé, la prise de jours en dehors de la période légale doit être validée par l’employeur. Ce dernier conserve la responsabilité de :

  • Vérifier que les conditions légales ou conventionnelles du fractionnement sont bien respectées ;

  • Organiser les plannings de manière à ne pas compromettre la productivité et la continuité d’activité ;

  • Donner une réponse claire et écrite au salarié (mail, formulaire ou outil RH).

L’employeur doit également se référer à la convention collective applicable. Certaines branches prévoient des aménagements spécifiques concernant la période de prise des congés ou le calcul des jours de fractionnement. Ne pas en tenir compte peut entraîner des risques de non-conformité ou de litige.

L’accord de l’employeur est donc la condition indispensable pour que la prise de congés fractionnés ouvre droit aux jours supplémentaires.

Le rôle des outils de gestion des temps et plannings

L’importance du suivi administratif et des outils numériques

Pour que le salarié bénéficie effectivement des jours de fractionnement, un suivi rigoureux des congés est indispensable. L’employeur doit être en mesure de :

  • Comptabiliser correctement les jours supplémentaires ;

  • Respecter les délais légaux ;

  • Conserver les justificatifs relatifs aux congés, notamment en cas de renonciation ou de demande spécifique.

Ce suivi administratif garantit la conformité des pratiques et constitue une preuve en cas de contrôle ou de litige.

Afin de simplifier ces démarches et d’éviter toute erreur, les logiciels de gestion des plannings et des temps apportent une réelle valeur ajoutée. Des solutions comme OCTIME automatisent le calcul des droits au fractionnement, identifient les congés pris hors période légale, et assurent un suivi centralisé, fiable et transparent pour l’employeur comme pour le salarié.

Fluidité dans la planification

Au-delà du calcul des droits, OCTIME simplifie la gestion et la planification des congés.Les salariés peuvent déposer leurs demandes facilement, selon les règles en vigueur et les disponibilités de leur service.

De leur côté, les managers bénéficient d’une interface intuitive qui leur permet d’approuver ou de refuser les demandes en tenant compte des contraintes d’équipe et des règles notamment de fractionnement. Cette visibilité évite les conflits de planning et optimise la gestion des ressources humaines.

Enfin, la digitalisation de ces processus réduit la charge administrative, améliore la satisfaction des collaborateurs, et sécurise la conformité légale de l’entreprise.

Le congé de fractionnement est un droit souvent méconnu qui peut offrir jusqu’à deux jours supplémentaires de congé. Pour l’employeur, il s’agit d’une obligation à respecter ; pour le salarié, d’un avantage à ne pas négliger. Grâce à un outil de gestion comme OCTIME, le suivi est automatisé, la planification simplifiée, et la conformité assurée.

Les informations partagées dans cet article sont fournies à titre informatif et ne se substituent pas à un conseil juridique adapté à chaque situation.