Publié le 17/10/2025 Mis à jour le 17/10/2025
L’indemnité compensatrice de congés payés est un élément clé du droit du travail, aussi importante pour les employeurs que pour les salariés. Elle est versée lorsque le salarié n’a pas pu bénéficier de l’ensemble de ses congés payés avant la fin de son contrat de travail. Comprendre quand et comment elle s’applique est essentiel pour assurer une gestion conforme et équitable des droits. Nous vous expliquons cette indemnité et comment OCTIME peut simplifier sa gestion au quotidien.
Qu’est-ce que l’indemnité compensatrice de congés payés ?
Définition et cadre légal
L’indemnité compensatrice de congés payés est une somme versée au salarié lorsque celui-ci n’a pas pu bénéficier de tout ou partie de ses congés payés acquis au cours de sa période de travail. Cette indemnité vise à compenser financièrement la perte de repos annuel auquel le salarié aurait dû avoir droit. Elle constitue ainsi un droit protégé par le Code du travail, garantissant que le salarié ne soit pas pénalisé en cas de rupture du contrat avant la prise effective de ses congés.
Le cadre légal précise que tout salarié acquiert des droits à congés payés au fil de son travail effectif, droits qui doivent en principe être pris avant la fin de la période de référence définie par l’entreprise ou la convention collective. Lorsque la rupture du contrat survient avant que le salarié ait pu utiliser ses jours de congés acquis, l’employeur est tenu de verser cette indemnité compensatrice.
Cette disposition s’inscrit dans le principe fondamental du droit du travail qui garantit le droit au repos et à la déconnexion, assurant ainsi la santé et le bien-être des travailleurs.
Les cas où l’indemnité est due
L’indemnité compensatrice de congés payés est due dans plusieurs situations précises, notamment :
- Rupture du contrat de travail : qu’il s’agisse d’une démission, d’un licenciement, d’une rupture conventionnelle ou d’une fin de contrat à durée déterminée, si le salarié n’a pas pu prendre tous ses congés acquis, l’employeur doit lui verser cette indemnité.
- Absence de prise des congés : parfois, le salarié n’a pas pu prendre ses congés pour des raisons diverses, comme une période d’essai interrompue prématurément ou des circonstances exceptionnelles empêchant la pose des congés.
- Cas particuliers prévus par la convention collective ou l’accord d’entreprise : certaines branches professionnelles ou entreprises peuvent prévoir des règles spécifiques encadrant le versement de cette indemnité, voire élargir ses conditions d’application.
À noter : l’indemnité compensatrice de congés payés n’est pas versée “systématiquement” à la fin du contrat, mais uniquement lorsqu’il reste des congés acquis et non pris. Si le salarié a déjà utilisé l’intégralité de ses droits, aucune somme supplémentaire n’est due.
Comment calculer l’indemnité compensatrice ?
Méthode de calcul selon le salaire
L’indemnité compensatrice de congés payés est destinée à garantir au salarié une compensation financière équivalente aux congés qu’il n’a pas pu prendre. Pour cela, le calcul se fonde sur la rémunération que le salarié aurait perçue s’il avait effectivement pris ses congés.
Deux méthodes principales de calcul, reconnues par le droit du travail, peuvent s’appliquer dans les cas généraux :
- La méthode du dixième : l’indemnité correspond à un dixième (10 %) de la rémunération brute totale perçue par le salarié pendant la période de référence (généralement l’année précédente). Cette rémunération comprend non seulement le salaire de base, mais aussi les primes, heures supplémentaires et autres éléments variables liés au travail effectif. Cette méthode permet d’obtenir une indemnité forfaitaire qui prend en compte la variabilité du revenu du salarié.
- La méthode du maintien de salaire : cette méthode consiste à calculer l’indemnité en fonction du salaire normal que le salarié aurait reçu s’il avait pris ses congés. Concrètement, cela correspond au maintien du salaire brut correspondant aux jours de congés payés non pris. Ce mode de calcul est plus simple à appliquer lorsque la rémunération est fixe et stable.
L’employeur doit appliquer la méthode la plus favorable au salarié. Cette règle garantit que le calcul de l’indemnité ne soit jamais défavorable au salarié, en tenant compte des spécificités de sa rémunération.
Exemple de calcul concret
Pour illustrer, imaginons un salarié ayant acquis 5 jours de congés payés qu’il n’a pas pu prendre. Son salaire journalier brut est de 100 €.
- Méthode du maintien de salaire :
L’indemnité sera égale à 5 jours × 100 € = 500 €. - Méthode du dixième :
Si le salarié a perçu 12 000 € de rémunération brute sur une période correspondant à 30 jours de congés ouvrables, l’indemnité pour 5 jours non pris sera proportionnelle : (10 % × 12 000 €) × (5 ÷ 30) = 200 €.
Dans cet exemple, la méthode du maintien de salaire est donc plus avantageuse.
Particularités selon le type de contrat
Le calcul de l’indemnité compensatrice peut présenter des spécificités selon la nature du contrat de travail :
- Contrat à durée indéterminée (CDI) : la méthode du maintien de salaire ou celle du dixième s’applique selon la situation, avec une attention particulière aux éléments variables qui peuvent influer sur le calcul. En cas de rupture, l’indemnité est toujours due pour les congés acquis non pris.
- Contrat à durée déterminée (CDD) : en plus des règles générales, le calcul peut inclure des particularités liées à la durée réduite du contrat. Le salarié en CDD bénéficie également de l’indemnité en cas de fin de contrat sans avoir pris tous ses congés.
- Contrats d’intérim : les travailleurs intérimaires bénéficient également de l’indemnité compensatrice de congés payés. Il ne faut pas la confondre avec l’indemnité de fin de mission, qui vise à compenser la précarité de l’emploi. L’indemnité compensatrice de congés payés correspond à 10 % de la rémunération brute totale, et les deux indemnités apparaissent séparément sur le bulletin de salaire de fin de mission.
Par ailleurs, certaines conventions collectives ou accords d’entreprise peuvent prévoir des modalités spécifiques de calcul ou des compléments d’indemnisation.
Obligations de l’employeur concernant le versement de l’indemnité compensatrice
Modalités de paiement
L’employeur est tenu de verser l’indemnité compensatrice de congés payés au salarié au moment du solde de tout compte, c’est-à-dire lors de la rupture effective du contrat de travail. Ce versement intervient en même temps que les autres sommes dues au salarié (salaire, primes, indemnités de rupture, etc.).
Cette obligation est impérative et doit être respectée quelle que soit la cause de la rupture (démission, licenciement, rupture conventionnelle, fin de CDD). En pratique, l’indemnité figure explicitement sur le dernier bulletin de salaire, ce qui assure la transparence du calcul et la traçabilité du paiement.
En outre, le versement doit être effectué dans les délais légaux ou conventionnels, sous peine de générer des intérêts pour retard ou des pénalités.
Conséquences en cas de non-paiement
Le non-versement de l’indemnité compensatrice de congés payés expose l’employeur à des risques juridiques et financiers. Les organismes de sécurité sociale peuvent réclamer les cotisations sur les montants dus, et le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes pour obtenir le paiement de l’indemnité, éventuellement accompagné de dommages-intérêts et d’intérêts de retard. Des amendes ou pénalités peuvent également s’appliquer. Au-delà de ces conséquences financières, le non-paiement peut nuire à la relation employeur-salarié et à la réputation de l’entreprise.
Impact sur la déclaration sociale et la paie
L’indemnité compensatrice de congés payés est considérée comme un élément de rémunération soumis aux cotisations sociales obligatoires. Elle doit donc être intégrée :
- Au bulletin de salaire final, avec un libellé clair permettant au salarié de comprendre le montant versé au titre des congés non pris.
- Aux déclarations sociales nominatives (DSN), afin d’assurer une déclaration conforme auprès des organismes de sécurité sociale, de retraite et d’assurance chômage.
Toute omission ou erreur dans ces déclarations peut entraîner des redressements lors des contrôles URSSAF ou autres organismes.
Par ailleurs, l’indemnité peut avoir un impact sur le calcul des droits sociaux du salarié, comme l’assurance chômage ou la retraite, puisque son montant est pris en compte dans l’assiette des cotisations.
La gestion des congés payés et de l’indemnité compensatrice avec OCTIME
Avec OCTIME, les droits aux congés payés sont suivis en temps réel, ce qui garantit une vision claire et à jour pour chaque salarié comme pour les services RH. Lorsqu’un contrat prend fin, le logiciel de paie calcule l’indemnité compensatrice en s’appuyant sur les données de congés payés restants transmises par la solution OCTIME. Cette automatisation et connexion entre les logiciels fiabilise les calculs, limite les risques d’erreurs et contribue au respect de la réglementation. Elle facilite aussi la gestion des départs, en simplifiant les démarches administratives et en offrant une transparence totale vis-à-vis des salariés, qui peuvent ainsi vérifier facilement leurs droits restants et les sommes qui leur sont dues.
FAQ
Dans quels cas l’indemnité compensatrice est-elle due ?
Elle est versée lors de la rupture du contrat de travail (démission, licenciement, fin de CDD, rupture conventionnelle, etc.) si le salarié n’a pas pris tout ou partie de ses congés acquis.
Qui prend en charge l’indemnité compensatrice ?
C’est toujours l’employeur qui doit verser l’indemnité compensatrice de congés payés au salarié concerné. Le montant apparaît sur le solde de tout compte, au même titre que les autres sommes dues à la fin du contrat.
Peut-on cumuler indemnité compensatrice et congés pris ?
Non, l’indemnité compensatrice de congés payés ne concerne que les jours de congés acquis mais non pris. Lorsqu’un salarié a effectivement pris une partie ou la totalité de ses congés, il ne peut pas cumuler une indemnité sur ces mêmes jours. L’indemnité est donc un substitut financier aux congés non utilisés.
Est-ce que l’indemnité compensatrice de congés payés est imposable ?
Oui, cette indemnité est considérée comme un élément de rémunération et, à ce titre, elle est soumise à l’impôt sur le revenu. Elle suit le même régime fiscal que le salaire et doit être déclarée par le salarié dans sa déclaration annuelle de revenus.
Quels documents justifient le versement de l’indemnité ?
Le versement de l’indemnité compensatrice doit être clairement mentionné sur le bulletin de paie final remis au salarié lors de la fin du contrat. Ce document précise le calcul et le montant de l’indemnité. Par ailleurs, la signature du reçu pour solde de tout compte par le salarié constitue une preuve formelle que les sommes dues, incluant l’indemnité, ont été versées.
L’indemnité compensatrice de congés payés est un dispositif clé pour assurer la juste rémunération des salariés en cas de congés non pris. Pour les employeurs, maîtriser ce sujet et s’appuyer sur des outils performants comme OCTIME permet de sécuriser la gestion des temps, des plannings et des départs. Une bonne organisation garantit conformité légale et satisfaction des collaborateurs.
Les informations partagées dans cet article sont fournies à titre informatif et ne se substituent pas à un conseil juridique adapté à chaque situation.